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Jacques Le Normand : « une décision difficile à prendre mais longuement mûrie »

Après la surprise annoncée fin mai, de l’arrêt de Jacques LE NORMAND en tant qu’entraineur, la TRIBUNE de la K’FET a voulu revenir à froid sur cet arrêt inattendu pour beaucoup. Avant tout, et les supporters ne le mesurent peut-être pas forcément, entrainer une équipe de N3, c’est d’abord du temps, en gros une bonne 20h d’heures par semaine pendant 10 mois soit plus qu’un mi-temps de travail à rajouter à votre vie professionnelle. Mais c’est aussi un énorme travail personnel de préparation des entrainements, un travail de réflexion, de remise en question, de charges lourdes et intenses sur tous les aspects physiques, psychologiques, et mentaux tant collectif qu’individuel, non, pas là, de 20h mais qui vous trottent en permanence dans la tête. Une véritable lessiveuse comme l’a dit Jacques. A cela, vous ajoutez peu de vacances et pas du tout au-delà du 15 juillet et vous comprendrez qu’à un moment et surtout dans une année compliquée après deux ans de COVID, que même si le plaisir et la passion sont toujours là, l’on ait envie à un moment de dire stop. Et cette décision Jacques ne l’a pas décidée en lançant une pièce de monnaie en l’air…….  Bien au contraire, son attachement au club est infaillible et intemporel, mais il doit désormais pouvoir se renouveler dans le recul et dans de l’énergie positive. Avec l’expérience d’un tel technicien, Directeur Sportif, voilà donc un challenge qui ne pourra qu’être un enrichissement pour l’institution TA

L’interview de la TRIBUNE de la K’FET

Prendre une telle décision a -t-il été difficile ?

Non, enfin si. Je vais jouer carte sur table. Elle a été réfléchie, pesée. Il est arrivé un moment où je me suis dit qu’il fallait que j’effectue ce choix. Cela m’avait trotté dans la tête les années précédentes mais là je me suis dit que c’était le moment.

19 ans entraîneur, pourquoi pas 20 ?
Oui, de fait, pourquoi pas. Je pense qu’il était temps de passer le flambeau. Le métier d’entraîneur est usant, surtout quand, comme moi, on a un métier à côté. Si je regarde la situation des autres entraîneurs de N3, ils sont presque tous salariés et ne font que cela. Les matches, les entraînements qui s’enchaînent, la vidéo, les préparations de matchs prennent beaucoup de temps, il convient de savoir prendre du recul au bon moment.

Quel a été l’aspect le plus pesant dans cette fonction d’entraîneur ?

Le management. Aujourd’hui, un entraîneur a un rôle de relations humaines à tenir, avec des groupes de plus en plus étoffés. Les tempéraments, les profils des joueurs ont changé. Les joueurs sont plus orientés sur des performances personnelles. IL faut gérer des égos, des joueurs dans un collectif. Ce qui n’était pas le cas auparavant. Cela prend beaucoup d’énergie, de temps. Il faut faire preuve de psychologie, de fermeté, de diplomatie. Mon expérience d’enseignant m’a aidé dans cette démarche. Tout cela s’ajoute à la préparation du match.

Comment situes-tu l’évolution du jeu ?

Ce qui a changé énormément c’est l’intensité. Tout va beaucoup plus vite, dans les impacts, les duels, l’enchaînement des gestes techniques. Cela se ressent même lors des séances d’entraînement. Les joueurs très techniques se font rares aujourd’hui. Il y a beaucoup de profils identiques

.

De ce fait, n’y a-t-il pas une uniformisation du jeu ?
Exactement. Les entraîneurs sont de mieux en mieux formés. La Fédération est l’une des plus performantes en termes de formation. Grâce à internet, on peut améliorer sa connaissance du football, avoir accès à toutes les dernières techniques d’entraînement. Dans les centres de formation, les joueurs sont formatés avec des caractéristiques identiques. On se trouve dans une sorte de moules avec de bons joueurs mais des moyens bons sans caractéristiques individuelles innovantes. C’est ce qui manque dans le football d’aujourd’hui, avec une absence de dribbleurs, de joueurs qui prennent des initiatives par exemple.

Quel est ton meilleur souvenir ?
La victoire en Coupe de France face au FC Nantes. Il y a eu des montées, des titres de champion de Bretagne, l’accomplissement du travail de toute une saison, des Coupe de Bretagne remportées, mais cette qualification en terme d’émotion face à cette équipe de Ligue 2 cela a été extraordinaire, 2-2 et une séance de tirs au but, très fort !

Les plus grosses déceptions ? La descente de CFA2 en 2009 et ses conséquences. Mais il y a les défaites aussi. J’étais arrivé à ne plus les supporter.

Comment définis-tu le poste de directeur sportif que tu vas occuper, désormais ?
Ce poste n’existait pas au club. Et j’avais pensé à cette fonction depuis un mon moment. J’avais un rôle de manager général mais faute de temps  avec la charge de la N3, je ne pouvais pas m’y consacrer pleinement. Je vais gérer la politique sportive du club, en collaboration avec Marc Perrot, le directeur de la formation, coordonner en bonne harmonie le bon fonctionnement des catégories depuis la formation jusqu’à l’équipe première sans oublier le pôle féminin et le futsal.

Tout cela s’inscrit dans le dialogue ?

IL est essentiel entre les responsables de toutes les catégories. Il faut harmoniser tous les contenus de la formation qui doit être un des facteurs de la réussite du club. Je serai une courroie de transmission entre toutes les composantes du club. La volonté est d’essayer de se projeter, de gagner du temps par rapport à l’évolution du joueur, le but étant de l’inclure dans l’équipe Elite.

Tu appréhendes le premier match de la saison prochaine quand tu ne seras pas sur le banc ?

Non car je n’ai pas pris cette décision sur un coup de tête. On en avait parlé avec Jacques (Aubry). Tout était clair dans ma tête. Je serai content d’aller au match. 

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